La gouvernance des institutions muséales :
guide à l'usage des directions et des conseils d'administration

Les guides électroniques de la SMQ

 

2.1 Structure à deux composantes : la direction générale et le conseil d’administration

Une saine gouvernance muséale se manifeste dans une structure qui reconnaît les rôles et les prérogatives du conseil d’administration (CA) ainsi que ceux de la direction générale (DG), tout comme leur interdépendance. Ainsi, les membres du CA :

  • Débattent des questions administratives.
  • Assument le rôle de mandataires et les responsabilités de fiduciaires qui en découlent.
  • Exercent leur pouvoir de décision et de surveillance avec diligence afin de réaliser le plan stratégique qu’ils ont adopté.

En cela, le CA s’apparente au pouvoir législatif tel que défini par la séparation des pouvoirs de l’État.

Pour sa part, la DG représente le pôle opérationnel et :

  • S'occupe des affaires courantes, soit la gestion quotidienne des fonctions muséales et la vision de leur déploiement dans la mission institutionnelle.
  • Est le porte-parole du musée.
  • Demeure le seul employé à rendre des comptes au CA qui, à cet effet, doit être accessible afin que cette reddition puisse être rendue.

Le CA et la DG coopèrent sans complaisance et fonctionnent en complémentarité – c’est leur devoir. Cette association constitue en outre une grande force ayant toutes les chances de créer de la valeur si elle est bien menée. A contrario, si l’une ou l’autre des parties, volontairement ou non, s’impose de manière indue, la gouvernance se voit alors compromise tout comme le développement de l'institution muséale.

Le conseil d’administration
Des fondateurs visionnaires à l’origine de l’institution aux fiduciaires relayeurs de cette vision, une saine gouvernance passe par des administrateurs compétents, engagés et avisés, qui savent maîtriser et respecter les règles de fonctionnement, le statut juridique du musée, sa mission, sa permanence et son caractère non lucratif.

S’ils veulent orienter l’institution qu’ils administrent avec succès, il leur incombe d’en connaître l’origine, la spécificité de la mission, mais surtout de comprendre comment, conformément à leurs responsabilités, ils pourront s’assurer qu’elle trouve les moyens de se développer.

Pour cela, le CA doit considérer, de façon périodique, la pertinence de son propre fonctionnement de même que l’efficacité des stratégies mises en œuvre pour remplir sa mission, tout en fournissant l’effort nécessaire au renouvellement de sa vision, ce qui constitue le fondement même d’une planification proactive.

La direction générale
Le volet opérationnel de toute gouvernance est fondamental. En déléguant des responsabilités à la DG, celle-ci devient le moteur de l’institution muséale. Il lui appartient d’assurer le déploiement des fonctions muséales, de favoriser l’adhésion du public, tout comme de l’inscrire dans le réseau des musées.

* À noter : Généraliste et chef d’orchestre, la DG connaît toutes les caractéristiques organisationnelles du musée. Elle fixe ses objectifs, contrôle et évalue, dialogue avec les différents individus, services et départements. En plus des compétences managériales (stratégie, finances, ressources humaines, etc.), la DG doit également maîtriser le projet scientifique. Elle fait donc preuve d’une haute imputabilité.

Véritable cœur de métier, irremplaçable, sur lequel repose le projet muséal lui-même, la DG relève directement du CA dont le premier devoir est son embauche (voir 2.3.4.).

La supervision de programmes de diffusion, d'acquisition et de conservation, la modification de leur contenu, leur évaluation et l’application d'une déontologie muséale et d'une éthique professionnelle en ces matières, sont sous sa seule responsabilité, de même que l’organisation et le développement de la recherche, des communications…

* À noter : Le CA n’intervient jamais en matière muséale, à moins que la DG sente le besoin de problématiser un enjeu concernant la mission, les valeurs ou les orientations stratégiques de l’institution. Ce sera également le cas si une dépense substantielle, liée à une activité muséale, représente un risque financier inhabituel et fait l’objet d’une recommandation de la DG.

Outil 1 : Extrait de l’analyse de métier et profession pour les directrices et directeurs d’institutions muséales (2005) (Fichier PDF)
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