La gouvernance des institutions muséales :
guide à l'usage des directions et des conseils d'administration

Les guides électroniques de la SMQ
 

Version 1.0, 2015-07-03

1 Introduction : la gouvernance en contexte muséal

La gouvernance désigne l’ensemble des principes permettant aux dirigeants d’administrer une organisation et de trouver des réponses aux questions éthiques qui émaillent invariablement leurs activités : Comment administrons-nous l’actif et dirigeons-nous la mission? De quelle manière agissons-nous pour y parvenir? Qu’est-ce qui assurera, à long terme, la légitimité de l’organisation?

La gouvernance muséale engage des règles et des méthodes de réflexion, de décision et d’évaluation de l’effet de ces décisions sur le musée. Elle va au-delà du tableau de bord de gestion, car elle implique le choix de la destination, du capitaine, tout comme le pilotage stratégique le plus approprié pour arriver à bon port.

Dans le secteur sans but lucratif où la très grande majorité des institutions muséales québécoises évolue, la gouvernance renvoie à la structure de fonctionnement comme au mode de direction propre aux institutions muséales. Elle concerne la probité du travail du conseil d’administration et de la direction générale, ainsi que la valeur des mesures prises par ces derniers pour orienter à long terme l’institution, penser sa mission de manière à assurer sa légitimité, tant pour le public que pour la société dans son ensemble.

Pour tout administrateur, la gouvernance s’avère un cadre de réflexion, de travail et de référence qui encourage des actions administratives éclairées et maintient l’adéquation entre la réalité du fonctionnement du musée et sa mission.

Par ailleurs, les exigences de la profession muséale reposent sur une déontologie appropriée, qui soutient l’intégrité de toutes les fonctions muséales.  La gouvernance des musées engage un savoir-faire administratif composé de règles réflexives et décisionnelles devant être en parfaite adéquation avec ce cadre déontologique. Ainsi, les membres du conseil d’administration jouent un rôle de fiduciaires exemplaire : ils acceptent, pour les générations actuelles et futures, une responsabilité pleine et entière envers des collections patrimoniales, envers les différentes composantes mobilières et immobilières du musée, ainsi que les ressources qui en constituent l’actif.

Conçu comme un outil de référence pratique, le présent guide comporte trois sections interdépendantes avec des hyperliens, des encadrés qui ponctuent le texte en suggérant des citations d’auteurs ou des éléments clés, des précisions précédées de la mention « À noter » et différents documents à télécharger pour aider le travail des dirigeants. Ces outils, regroupés à la fin du guide, proposent entre autres des systèmes de contrôle interne et d’information visant à évaluer, à officialiser ou à rendre plus formelles les procédures et les applications liées à la pratique.

La première section du guide place les balises du sujet en décrivant globalement en quoi consiste la gouvernance en milieu muséal. La deuxième partie aborde les rôles et responsabilités des administrateurs de musée ainsi que l’imputabilité de ceux-ci. Enfin, une série de bonnes pratiques en matière de gouvernance muséale permet d’évoquer, en huit thèmes, des principes à implanter et à mettre en application dans les actions courantes afin de tendre vers une gouvernance saine, voire exemplaire.

2 Gouvernance des institutions muséales : description générale

2.1 Structure à deux composantes : la direction générale et le conseil d’administration

Une saine gouvernance muséale se manifeste dans une structure qui reconnaît les rôles et les prérogatives du conseil d’administration (CA) ainsi que ceux de la direction générale (DG), tout comme leur interdépendance. Ainsi, les membres du CA :

En cela, le CA s’apparente au pouvoir législatif tel que défini par la séparation des pouvoirs de l’État.

Pour sa part, la DG représente le pôle opérationnel et :

Le CA et la DG coopèrent sans complaisance et fonctionnent en complémentarité – c’est leur devoir. Cette association constitue en outre une grande force ayant toutes les chances de créer de la valeur si elle est bien menée. A contrario, si l’une ou l’autre des parties, volontairement ou non, s’impose de manière indue, la gouvernance se voit alors compromise tout comme le développement de l'institution muséale.

Le conseil d’administration
Des fondateurs visionnaires à l’origine de l’institution aux fiduciaires relayeurs de cette vision, une saine gouvernance passe par des administrateurs compétents, engagés et avisés, qui savent maîtriser et respecter les règles de fonctionnement, le statut juridique du musée, sa mission, sa permanence et son caractère non lucratif.

S’ils veulent orienter l’institution qu’ils administrent avec succès, il leur incombe d’en connaître l’origine, la spécificité de la mission, mais surtout de comprendre comment, conformément à leurs responsabilités, ils pourront s’assurer qu’elle trouve les moyens de se développer.

Pour cela, le CA doit considérer, de façon périodique, la pertinence de son propre fonctionnement de même que l’efficacité des stratégies mises en œuvre pour remplir sa mission, tout en fournissant l’effort nécessaire au renouvellement de sa vision, ce qui constitue le fondement même d’une planification proactive.

La direction générale
Le volet opérationnel de toute gouvernance est fondamental. En déléguant des responsabilités à la DG, celle-ci devient le moteur de l’institution muséale. Il lui appartient d’assurer le déploiement des fonctions muséales, de favoriser l’adhésion du public, tout comme de l’inscrire dans le réseau des musées.

* À noter : Généraliste et chef d’orchestre, la DG connaît toutes les caractéristiques organisationnelles du musée. Elle fixe ses objectifs, contrôle et évalue, dialogue avec les différents individus, services et départements. En plus des compétences managériales (stratégie, finances, ressources humaines, etc.), la DG doit également maîtriser le projet scientifique. Elle fait donc preuve d’une haute imputabilité.

Véritable cœur de métier, irremplaçable, sur lequel repose le projet muséal lui-même, la DG relève directement du CA dont le premier devoir est son embauche (voir 2.3.4.).

La supervision de programmes de diffusion, d'acquisition et de conservation, la modification de leur contenu, leur évaluation et l’application d'une déontologie muséale et d'une éthique professionnelle en ces matières, sont sous sa seule responsabilité, de même que l’organisation et le développement de la recherche, des communications…

* À noter : Le CA n’intervient jamais en matière muséale, à moins que la DG sente le besoin de problématiser un enjeu concernant la mission, les valeurs ou les orientations stratégiques de l’institution. Ce sera également le cas si une dépense substantielle, liée à une activité muséale, représente un risque financier inhabituel et fait l’objet d’une recommandation de la DG.

Outil 1 : Extrait de l’analyse de métier et profession pour les directrices et directeurs d’institutions muséales (2005) (Fichier PDF)

2.2 Composition du conseil d'administration

Le conseil d’administration

« Pour faire une synthèse en quelques mots des rôles que joue le conseil d’administration, nous pourrions dire qu’il donne des orientations et qu’il supervise. Encadrement et monitoring [sic] devraient constituer par ailleurs le quotidien du travail d’un conseil d’administration soucieux de jouer adéquatement son rôle. »

Roméo Malenfant. La gouvernance stratégique d’un organisme sans but lucratif, sa dynamique, ses composantes, 5e édition révisée, Saint-Nicolas, Éditions D.P.R.M., 1999, p. 244.

La création d'une institution muséale à vocation publique requiert l’autorisation du gouvernement et du législateur qui imposent la formation d'un CA. Le dépôt des statuts constitutifs est nécessaire afin d’obtenir cette autorisation. Ces statuts comportent essentiellement le nom de l'institution, son objet et le nom de ses fondateurs. La suite normale exige que la composition du CA soit exposée avec de plus amples détails dans les règlements généraux qui, à cette étape, doivent se comprendre comme l’extension même de la loi.

Les règlements se basent notamment sur le fait que le CA est composé d’administrateurs indépendants. Un administrateur est considéré comme indépendant :

Un administrateur n’est pas considéré comme indépendant :

D’autre part, le Code civil prévoit qu’un individu ne peut agir comme administrateur :

La composition du CA dépend du nombre d’administrateurs et du mode de sélection (voir 2.5.6.).

Le mode de sélection décrit les rôles et responsabilités des dirigeants, tels ceux de président(e), de vice-président(e), de secrétaire-trésorier(ère), et d’administrateur(trice).

La composition du CA peut tenir compte du principe de parité et viser une égalité hommes/femmes.

L’aspect qualitatif de la composition du conseil d’administration
La composition du CA doit bénéficier de l'apport de membres externes, dont les compétences et les expertises multiples apportent une variété de points de vue et enrichissent les échanges en réunion. Ayant des profils diversifiés, ces membres peuvent provenir du milieu communautaire, des affaires, de la comptabilité, des finances, du droit, des communications, de l’éducation, de la culture, de la philanthropie, etc. D’ailleurs, plusieurs musées ont développé des pratiques de recrutement et de nomination sur la base de profils de compétences ou du type d’expertises recherchées au sein du CA, ou encore pour un projet de développement ciblé, sans toutefois diluer le rôle de fiduciaires de ces administrateurs.

Par ailleurs, historiquement les institutions muséales tissent des liens étroits avec leur communauté. Les membres du CA peuvent ainsi, par rétroaction, transmettre les besoins et les attentes de la communauté envers l'institution muséale. En retour, ils deviennent de formidables ambassadeurs du musée dans leur milieu respectif. En matière de philanthropie, par exemple, le réseau des membres accroît le nombre de donateurs potentiels.

* À noter : Dans les règles de composition du CA, il importe d’éviter tout dédoublement pouvant nuire au principe d’indépendance des administrateurs, notamment entre le CA du musée et ses éventuelles filiales, en particulier avec sa fondation.

2.3 Rôle du conseil d'administration

La gouvernance stratégique

  1. « Le conseil d’administration a des rôles à jouer qui lui sont propres, différents de ceux de la permanence. »
  2. « L’apport des administrateurs est une valeur ajoutée à l’ensemble organisationnel. »
  3. « Toute politique écrite permet d’augmenter l’efficacité du fonctionnement d’un conseil d’administration en réduisant les zones d’incertitudes. »

Roméo Malenfant. La gouvernance stratégique d’un organisme sans but lucratif, sa dynamique, ses composantes, 5e édition révisée, Saint-Nicolas, Éditions D.P.R.M., 1999, p. 186.

2.3.1 Adoption des grandes orientations et du plan stratégique

2.3.2 Approbation du budget annuel

2.3.3 Gestion des risques associés aux affaires du musée

2.3.4 Délégation d’autorité

2.3.5 Reddition de comptes transparente et complète

2.4 Rôle de la présidence

Désignée par le CA en vertu de ses règlements généraux, la présidence demeure l’interlocutrice première de la DG. Sa première contribution est l’instauration de pratiques de bonne gouvernance et de saine gestion au CA.

La présidence d’une institution muséale exige plus que des habiletés à diriger le fonctionnement interne du CA. Elle comprend également un engagement fort qui sait l’influencer. L’équilibre des finances dans un contexte de sous-financement et le risque prévalent de déficits systémiques, le maintien de conditions de travail concurrentielles sont autant de défis exigeant beaucoup de talent.

Parmi les principales tâches de la présidence, il y a :

2.5 Encadrement des activités du conseil d'administration

En tant qu’entité collective, le CA agit uniquement à l’intérieur du cadre des réunions légalement constituées, prévoyant entre autres un quorum et assurant à ses membres une partie de son autorité afin que ses actions soient approuvées, notamment en assemblée générale.

2.5.1 Règles du jeu administratif

Outil 2 : Modèle de règlements généraux annotés (Fichier Word)

Outil 3 : Modèle de régie interne (Fichier Word)

* À noter : Le CA est souverain dans la démarche d’actualisation des règlements généraux, l’assemblée générale n’ayant pas à faire l’exercice, mais seulement à adopter ou à rejeter les nouveaux règlements.

2.5.2 Communication efficiente au sein du conseil d'administration

Les rencontres du CA doivent être aussi fréquentes qu’une bonne gouvernance l’exige. Il incombe donc au CA, de concert avec la direction générale, d’organiser l’horaire des rencontres en fonction de cet objectif.

* À noter : Le président veillera également à ce que d’éventuels comités puissent présenter leurs recommandations au moment opportun de la réunion.

2.5.3 Réunions et cycles administratifs

Une réunion efficace est le résultat d’un cheminement dirigé par le président, de prises de décisions claires, d’une adoption des procès-verbaux garante des suivis et d’une participation des membres tenant compte des rôles de chacun.

Après la réunion, son évaluation peut avoir lieu afin d’éviter des dysfonctionnements répétitifs et d’enrichir les compétences des administrateurs. Le suivi et la surveillance par la présidence du processus amorcé pendant la réunion terminent le cycle et préparent la nouvelle réunion.

2.5.4 Taille suggérée d'un conseil d'administration

Un CA compte dans ses rangs un nombre restreint d’administrateurs. La loi prévoit en effet un minimum de trois personnes (Loi sur les compagnies, art. 83).

2.5.5 Description de postes écrite

Savoir clarifier la relation

« Un des aspects les plus troublants de la relation entre le personnel et le conseil d’une organisation sans but lucratif est le manque de clarté relatif aux rôles et responsabilités du conseil, de ses membres, du DG et, parfois, des autres membres du personnel. »

Sibyl Frei. Travailler avec le conseil d’administration d’un organisme sans but lucratif : conseils et outils pour les gestionnaires d’organisations culturelles,Ontario, Conférence canadienne des arts et Conseil des ressources humaines du secteur culturel, 2005, p. 7.

Devant des situations administratives complexes, la clarification des rôles et des responsabilités de chacun gagne à être consignée par écrit. Garant d’une bonne coordination entre les administrateurs, ce document élimine toute ambiguïté pouvant survenir à ce sujet, comme en ce qui a trait au rôle de porte-parole officiel du CA.

Permettant d’éviter toute forme de dédoublement qui aboutit invariablement à un court-circuit administratif, ces descriptions doivent faire l’objet d’une mise à jour périodique et tenir compte de la réalité à laquelle sont confrontés les membres du CA.

2.5.6 Processus de recrutement des administrateurs

Renouvellement et planification de la relève

« Prêter attention à la composition du conseil est une tâche organisationnelle continue, à tout le moins avant chaque changement prévu des membres du conseil. Les organisations stratégiques utilisent les mécanismes de roulement des membres du conseil comme outils pour remédier aux lacunes dans les compétences du conseil et répondre aux priorités changeantes. »

Sibyl Frei. Travailler avec le conseil d’administration d’un organisme sans but lucratif : conseils et outils pour les gestionnaires d’organisations culturelles,Ontario, Conférence canadienne des arts et Conseil des ressources humaines du secteur culturel, 2005, p. 18.

Un CA doit faire le plein de sang neuf et considérer avec beaucoup d’intérêt le fait d’attirer vers lui des compétences complémentaires.

2.5.7 Processus d’élection

Le CA a la responsabilité de voir à la tenue de l’assemblée générale annuelle au cours de laquelle a lieu l’élection des membres (voir 4.5.4.). Sous réserve d’avoir payé leur cotisation annuelle, tous les membres votants sont éligibles aux postes d’administrateurs. En outre, les modalités d’élection varient selon les règlements généraux.

2.5.8 Durée des mandats

2.5.9 Procédure de démission

Pour démissionner de ses fonctions, un administrateur doit donner un avis écrit au CA qui prend acte de la démission, l’inscrit au procès-verbal et s’assure de pourvoir le poste vacant. Pour ce faire, trois choix se présentent au CA :

Cependant :

3 Responsabilités des administrateurs et imputabilité des musées

3.1 Droits, devoirs et obligations légales des administrateurs

Le CA constitue l’instance ultime au sein de l'institution muséale, c’est pourquoi ses membres doivent comprendre que leurs responsabilités excèdent celles des employés.

En tant que mandataires et fiduciaires de l’institution muséale, les administrateurs font face à trois obligations fondamentales décrites dans les lois et le Code civil du Québec. 

Diligence raisonnable

« Dans le cadre de leur obligation fiduciaire, les administrateurs des sociétés sans but lucratif sont tenus de faire preuve de diligence raisonnable dans la supervision et la gestion des activités de la société. Cela comprend, par exemple, la participation aux réunions du conseil d'administration, la supervision des opérations de la société et la surveillance de la conformité à la mission énoncée dans les lettres patentes de la société; de même, ils doivent s’assurer que les résolutions adoptées par le conseil sont fondées sur des décisions éclairées des administrateurs.

La diligence raisonnable signifie aussi que les administrateurs doivent se familiariser avec tous les aspects de la société. Pour cette raison, les administrateurs devraient, dans la mesure du possible, assister à toutes les réunions du conseil d'administration. Si un administrateur ne peut être présent à une réunion du conseil, il devrait prendre les dispositions nécessaires pour examiner le procès-verbal de la réunion et tout état financier ou rapport qui y aurait été présenté. Si une question n’est pas claire aux yeux de l’administrateur, celui-ci devrait faire un suivi approprié en soulevant la question à la prochaine réunion du conseil. »

Terrance S. Carter. « Protection contre le risque », Guide à l’intention des administrateurs des sociétés à but non lucratif. Droits, Fonctions et Pratiques, Canada, Industrie Canada, 2002, p. 74.

La diligence représente le devoir le plus légalisé et implique de la part de chaque administrateur :

Un administrateur ne fait pas preuve de diligence lorsqu’il :

Droits
Pour accomplir leurs tâches et assumer leurs fonctions, les administrateurs bénéficient de plusieurs droits tels que :

3.2 Responsabilité civile et fiduciaire des administrateurs

Les administrateurs sont soumis à divers régimes de responsabilité et doivent respecter les lois.

Responsabilité civile

Responsabilités statutaires
Dans le cadre de ses fonctions, les administrateurs sont soumis à des responsabilités spécifiques prévues dans la loi constitutive de l’institution muséale ou dans certaines lois particulières. De nature civile ou pénale, ces responsabilités peuvent être sanctionnées par le paiement d’amendes élevées.

Par exemple, la responsabilité peut être engagée relativement aux :

Responsabilité envers le musée
Les administrateurs ont également une responsabilité légale et contractuelle envers le musée. Si, en tant que mandataires, ils ne respectent pas leurs devoirs et que leurs manquements causent des dommages, le musée peut les en tenir responsables. Par exemple, un administrateur incitant un musée à commettre un geste illégal, un geste qui excède le cadre de ses objets ou qui enfreint ses règlements ou sa déontologie.

3.3 Reddition des comptes

Tout président de musée doit adhérer totalement aux principes d’imputabilité et de transparence. Relevant d’une éthique institutionnelle incontournable, la reddition de comptes consiste en une obligation liée aux responsabilités des administrateurs envers le public et certaines parties intéressées.

La reddition de comptes concerne le fait de répondre aux intervenants ayant le droit de questionner les pratiques de gouvernance et de gestion comme les activités du musée, sans pour autant recourir à des actions légales. C’est particulièrement le cas lorsque celui-ci se sert de fonds publics pour son fonctionnement ou ses projets.

La reddition de comptes représente :

En définitive, une organisation transparente communiquera :

3.4 Le conseil d’administration sous l'angle juridique

3.4.1 Loi sur les compagnies et fiscalité des organismes de bienfaisance

Les prescriptions légales qui concernent la gestion d’un organisme sans but lucratif au Québec découlent de la Loi sur les compagnies, Partie III, d’articles tirés du Code civil du Québec et, dans certains cas, de la Loi sur les corporations canadiennes, Partie II.

Le législateur impose à l’organisme, à l’intérieur de son mandat public, les obligations suivantes :

* À noter : Pour un musée qui bénéficie du statut d’organisme de bienfaisance, étant donné l’apport important des collectes de fonds, étant donné qu’il peut bénéficier de programmes gouvernementaux d’appariement, étant donné les acquisitions par legs et les dons d’objets qu’il reçoit, le CA a la responsabilité de veiller à la tenue des registres et des livres de comptes permettant de vérifier les dons déductibles d’impôts reçus. D’ailleurs, l’émission de faux reçus de charité est punie sévèrement.

3.4.2 Principales lois encadrant les activités muséales

Un ensemble de lois édictées par les gouvernements assujettissent le secteur économique, patrimonial et professionnel de la muséologie. Bien que ce cadre légal concerne davantage la pratique journalière du personnel, le CA doit également en être informé.

En voici quelques-unes parmi les principales :

* À noter : Le Code des professions sera une autre loi à consulter, notamment dans le cas où le musée mène un chantier de construction.

3.5 Le conseil d’administration et la déontologie muséale

Toute institution muséale se doit d’encadrer ses actions et de gérer son actif en adoptant le code de déontologie muséale, c’est là le prolongement normal de la loi qui préside à ses statuts constitutifs. S’affranchir de cette déontologie, l’ignorer ou la violer sciemment peuvent entraîner des conséquences légales graves. La légitimité de l’institution muséale et de ses professionnels tient à l’intérieur d’une pratique rigoureuse combinant la gouvernance et la déontologie.

Ainsi, la mission, les valeurs et la vision que la gouvernance des institutions muséales prend en charge doivent être conformes aux exigences tant légales que déontologiques.

La déontologie implique des dispositions légales, par exemple :

La déontologie implique également des obligations institutionnelles sensées, par exemple :

Outil 4 : Code de déontologie muséale de la SMQ (Fichier PDF)

3.6 Assurance-responsabilité pour les administrateurs et les dirigeants

L’assurance-responsabilité des administrateurs et des dirigeants d’organismes sans but lucratif est obligatoire selon le Code civil du Québec pour toute société légalement constituée.

L’assurance-responsabilité vise :

Un administrateur indemnisé obtiendra une compensation pour des dommages-intérêts ou des réclamations de différents ordres, tels des frais judiciaires, des amendes payées en vertu d’une loi, un règlement financier intervenu à l’issue d’une poursuite, ou toute autre obligation légale qui incombe au CA.

* À noter : Malgré les multiples responsabilités des administrateurs, en termes de jurisprudence, aucune condamnation n’a été rendue à ce jour dans la mesure où ceux-ci agissent de bonne foi, avec probité et bon sens. Les responsabilités les plus légalisées et susceptibles de donner lieu à des poursuites judiciaires contre les administrateurs, et non la personne morale, sont le non-paiement des salaires des employés et des déductions à la source payables aux agences du revenu des gouvernements.

3.7 Responsabilité civile en matière de contrats

Les administrateurs d’organismes sans but lucratif ne bénéficient pas d’autant de protection législative que leurs homologues des sociétés commerciales. En ce qui concerne la responsabilité civile en matière de contrats, l’administrateur d’un organisme sans but lucratif n’est toutefois pas assujetti à une responsabilité personnelle lorsque l’organisme conclut un contrat, une entente, un accord ou un engagement avec un tiers, pourvu qu’il agisse dans les limites de ses obligations, c’est-à-dire à titre de représentant de l’institution. Cependant, l’identification de l’institution doit être exacte et complète dans le libellé de la transaction pour exclure l’administrateur de sa responsabilité personnelle.

En 2013-2014, la SMQ a réalisé un projet de contrats liés aux droits d’auteur spécifiques aux institutions muséales. D’une part, un précis juridique explique les principes fondamentaux du droit d’auteur et leur application en contexte muséal. D’autre part, neuf contrats types validés par des experts sont recommandés pour différentes actions, impliquant des droits d’auteur, effectuées régulièrement par les institutions muséales. Les contrats qui concernent les artistes en arts visuels sont également recommandés par le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec.

Outil 5 : Droits d'auteur et institutions muséales (PDF)

4 Bonnes pratiques de gouvernance muséale

4.1 Informer et guider les administrateurs

La formation continue

« Le conseil devrait offrir à tous ses membres la possibilité de perfectionner leurs connaissances et leurs compétences en tant qu’administrateurs des musées, en assistant à des conférences organisées par les musées, en se joignant à des groupes d’intérêt spécialisés pour administrateurs, en participant à des cours, séminaires et séances de réflexion, ainsi qu’en lisant des publications pertinentes.»

Lignes directrices : Rôles et Responsabilités des Conseils d’administration des musées, Ottawa, Association des musées canadiens, 1992, p. 6.

Devenir administrateur s’apprend. L’expérience et les compétences initiales des membres sont certes appréciables, mais le fait de leur permettre de pousser plus loin leurs connaissances en matière de gouvernance muséale est certainement recommandable.

Complexe et unique, l’univers muséal se caractérise par une vision extraordinairement élargie puisqu’il réunit des professionnels aux compétences multiples alliant gestion, communication, éducation, recherche, conservation, création de contenus à la fois spécialisés et accessibles... Les musées combinent des exigences publiques et légales envers des patrimoines et des méthodes de mises en marché empruntant à celles du secteur privé. Culturel et spécifique au domaine non lucratif, le positionnement du musée peut s’articuler également en fonction de l’activité économique. L’univers muséal évolue ainsi avec une série d’oppositions potentiellement difficiles à concilier (économique/culturel, rentabilité/bénévolat, privé/public, etc.) comme le démontre Jean-Michel Tobelem dans sa publication Le nouvel âge des musées (2e édition 2010).

Les administrateurs indépendants provenant souvent d’autres secteurs professionnels devraient avoir l’occasion de se familiariser tant du point de vue de leurs responsabilités directes que du point de vue des valeurs caractéristiques des musées et de leurs fonctions de base.

* À noter : La formation peut sensibiliser les administrateurs aux spécialités et aux contraintes du secteur muséal et limiter l’imposition de valeurs externes inappropriées pouvant dénaturer la mission du musée.

Outil 6 : Modèle de manuel des administrateurs (Fichier Word)
Outil 7 : Modèle de questionnaire d’autoévaluation (Fichier Word)

4.2 Devoir de confidentialité et de discrétion

Ayant un devoir de loyauté envers le musée, les administrateurs se doivent de respecter la confidentialité des affaires discutées en CA.

4.3 Recourir à des comités appropriés et encadrés

D’entrée de jeu, l’efficience du CA repose d’abord sur des règles de gouvernance adéquates. Si le travail des comités ne contribue pas à cette efficience, ces derniers peuvent se retourner contre l’institution, ce qui occasionnerait des dysfonctionnements. Si la création de comités est jugée opportune, il faut alors se doter d’une structure appropriée qui servira les obligations du CA, notamment en diminuant l’encombrement gênant la prise de décisions.

Les comités partagent tous les règles suivantes :

Les comités peuvent être utiles à la gouvernance des musées dont la progression est plus avancée, étant donné les pratiques déjà en place.

Il est d’usage que la présidence puisse, si elle le désire, participer aux réunions de tous les comités mis en place par le CA.

Typologie des comités
Les comités pouvant aspirer à un rôle permanent et jugés habituellement les plus importants sont les suivants :

Enfin, il faut distinguer les comités des groupes de travail relevant de la DG. Ces derniers accompagnent la permanence et sont placés sous l’autorité de la direction. Ces groupes sont formés afin de soutenir la permanence et, s’il y a lieu, les bénévoles pour mener à terme des activités, offrir des produits ou des services. Ce soutien peut passer par des avis, une participation logistique ou l’accomplissement d’autres tâches spécifiques. Il est recommandé qu’aucun membre du CA n’agisse au sein de ces groupes. Si malgré tout un membre du CA souhaite y collaborer, il doit s’assurer qu’aucune ambiguïté n’existe quant à sa place et à son rôle par rapport à la DG.

* À noter : La présidence d’un CA doit saisir toutes les occasions de souligner la contribution des comités et le travail de leurs membres. Il en va de même pour la DG à l’égard des participants aux groupes de travail sous son autorité.

4.4 Mettre à jour les statuts et les règlements

L’évolution normale de toute institution muséale exige qu’elle s’adapte aux changements qui l’entourent. Il est fort probable que sa mission, ses valeurs, sa vision et son mandat se transforment au point de nécessiter une mise à jour de ses statuts et règlements.

Outil 8 : Règlements généraux de la SMQ révisés et adoptés en 2013 – version permettant de voir les modifications (Fichier PDF)

4.5 Développer le nombre de membres et la vie démocratique

L’adhésion du public à une institution muséale transcende l’audimat des visites de ses expositions ou de la fréquentation à ses activités éducatives et culturelles. Relevant du domaine public, l’institution n’a pas seulement des comptes à rendre, elle doit penser son développement en s’ouvrant à la communauté et en offrant au citoyen l’occasion d’approfondir ses liens avec elle.

Cette expérience plus étroite et participative du citoyen et sa collaboration à l’épanouissement du musée  passent, entre autres, par son adhésion. Celle-ci se décline en une structure enchâssée dans les règlements généraux. Trois statuts de membre sont généralement admis :

La somme des cotisations est un indicateur éloquent de la vitalité et de la santé démocratique d’une institution muséale. Cette forme de participation démontre l’engagement de l’institution à se rendre accessible, à permettre au citoyen de contribuer à son avancement et à élargir son fonctionnement à une forme de coopération avec le milieu. Qui plus est, l’adhésion des membres devient un indicateur exemplaire de l’inscription de l’institution dans son milieu.

4.5.1 Le pouvoir des membres

Le Code civil du Québec définit les principaux organes organisationnels d’un musée, soit l’assemblée des membres et le CA. Eux seuls détiennent le pouvoir d’exprimer les volontés de l’institution muséale.

* À noter : L’assemblée générale n’est pas souveraine; les membres ainsi réunis n’ont aucun pouvoir d’intervenir dans l’administration de l’institution muséale.

4.5.2 Être membre d’une institution muséale

Adhésion
Pour adhérer, il suffit habituellement :

Tout membre détient des droits et certains avantages.

Catégories de membres
Les institutions muséales peuvent établir, dans leurs règlements, plusieurs catégories de membres ayant ou non droit de vote.

Droits
Si le principal pouvoir des membres actifs consiste à élire les administrateurs, selon la procédure prévue dans les règlements, ils peuvent aussi exercer les droits suivants :

Les membres doivent aussi être consultés pour toute décision d’importance, comme celles concernant la modification des lettres patentes, la modification des règlements généraux, la dissolution ou la liquidation de l’institution.

Prise de décisions par les membres
Chacun participe à la prise de décisions. Les règlements prévoient habituellement des dispositions additionnelles portant sur le quorum et sur la majorité des votes, ou la procédure de vote (par exemple : vote à main levée, par scrutin secret, prépondérance du vote du président d’assemblée en cas d’égalité).

Capacité de retrait
Un membre peut démissionner volontairement ou être expulsé si :

Les règlements peuvent prévoir l’expulsion d’un membre par le CA ou par l’assemblée générale. Dans de telles circonstances exceptionnelles, il est important d’agir avec impartialité et de fournir au membre en cause l’occasion d’être entendu. Celui-ci a le droit d’exposer les motifs de sa conduite. Autrement, le musée ou ses administrateurs pourraient être poursuivis en raison de l’exercice abusif de leurs droits.

4.5.3 Obligations et responsabilités des membres

Devoirs et adhésions

« Les administrateurs ont certains devoirs envers les membres de la société. Ils doivent s’assurer que la société et ses administrateurs agissent conformément aux conditions énoncées dans les lettres patentes et les règlements administratifs, qui ont été interprétés par les tribunaux comme équivalant à un contrat entre la société et ses membres.

Les administrateurs doivent aussi traiter tous les membres sur un pied d’égalité (par exemple en fixant et en percevant les droits ou en appliquant les règles et les règlements administratifs), à moins que les intérêts de la société n’exigent clairement d’agir d’une autre façon.

Les administrateurs doivent faire preuve d’une prudence particulière dans le domaine délicat et litigieux des mesures disciplinaires à l’endroit des membres.

Avant de suspendre, mettre à l’amende, expulser ou refuser de réadmettre un membre, les administrateurs doivent s’assurer que les règlements administratifs de la société leur confèrent clairement le pouvoir de le faire et que toutes les étapes de la procédure interne qu’ils ont établie (avis, délais, enquêtes et recommandations par un comité, audience, appel interne, etc.) ont été strictement respectées.

La procédure doit comporter un degré d’équité procédurale raisonnable – c’est-à-dire une procédure équitable et de bonne foi. Le membre visé par une mesure disciplinaire doit recevoir un avis raisonnable et avoir l’occasion d’être entendu (et d’être accompagné d’un avocat) pour présenter sa défense devant les membres du conseil, disposés à être persuadés. Autrement, la décision du conseil sera assujettie à l’examen du tribunal. Les administrateurs doivent prendre garde de ne pas entacher la réputation du membre, par exemple en diffusant largement son expulsion et les motifs sous-jacents, ou encore en faisant ratifier des mesures par une assemblée générale des membres alors qu’une résolution du conseil aurait suffi selon les règlements de la société. Les administrateurs pourraient s’exposer personnellement à des poursuites en dommages-intérêts s’ils agissaient ainsi. »

Jane Burke-Robertson. « Devoirs des administrateurs », Guide à l’intention des administrateurs des sociétés à but non lucratif. Droits, Fonctions et Pratiques, Canada, Industrie Canada, 2002, p. 31.

Obligations des membres
Même si les règlements généraux imposent des obligations aux membres, dans la plupart des cas, la seule véritable contrainte consiste à payer sa cotisation. On peut aussi considérer que les membres ont la charge morale d’assister aux assemblées générales annuelles ou extraordinaires.

Responsabilités des membres
En raison de la personnalité juridique du musée, les membres ne sont pas personnellement responsables de ses obligations ou de ses dettes. Les personnes morales sont distinctes de leurs membres, et leurs actes n’engagent qu’elles-mêmes.

Inversement, les membres n’ont aucun droit de propriété sur les biens de l’institution; ceux-ci lui appartiennent exclusivement. Avec un patrimoine distinct, l’institution contracte des dettes et des obligations en son propre nom.

Responsabilités du musée envers les membres
Le Code civil (art. 313) précise que «  les règlements de la personne morale établissent des rapports de nature contractuelle entre elle et ses membres ». Les termes du contrat conclu entre eux sont les sources de cette responsabilité contractuelle. Ce contrat se matérialise dans les lettres patentes et les règlements du musée.

4.5.4 Assemblées des membres

L’institution muséale veille à tenir ses assemblées et réunions conformément à la Loi sur les compagnies et à ses règlements généraux.

Procédure des assemblées
Pour chaque assemblée, le président et le secrétaire préparent un ordre du jour décrivant les sujets à traiter et tenant compte des problèmes à résoudre et des décisions à prendre. Tout membre peut demander l’ajout d’un sujet à discuter avec l’accord de la présidence. Il n’est pas permis d’aborder un sujet qui n’est pas inscrit à l’ordre du jour, sauf si tous les membres présents acceptent de le modifier. À cet égard, les règlements peuvent contenir des dispositions additionnelles. Il est important que ceux-ci soient clairs, de manière à favoriser l’harmonie à l’intérieur du groupe et à éviter le désordre au cours des réunions. L’ordre du jour doit être approuvé par une majorité des voix exprimées à la suite d’une proposition.

La procédure à suivre pour prendre une décision en assemblée (par exemple présenter ou adopter une résolution, un amendement) est souvent prévue dans les règlements, soit explicitement ou soit en incorporant une référence à une méthodologie externe (code Morin ou autre code de procédure d’assemblées délibérantes).

Les débats et les résolutions sont consignés dans des procès-verbaux qui constituent la mémoire de l’organisation.

Assemblée annuelle
L’article 98 de la Loi prévoit qu’au cours de l’assemblée annuelle, les administrateurs doivent soumettre aux membres :

Lors de l’assemblée annuelle, les membres :

Bien qu’en règle générale, les administrateurs soient élus par les membres réunis en assemblée générale, les règlements peuvent prévoir d’autres modalités telles que :

Également, lorsque le mandat des administrateurs dure plus d’un an, les règlements peuvent prévoir une alternance des mandats afin que seulement certains administrateurs soient élus chaque année.

Plusieurs organisations profitent aussi de l’assemblée annuelle pour faire approuver par les membres les résolutions adoptées par les administrateurs ainsi que les actes posés par les administrateurs et dirigeants afin qu’ils soient confirmés par la majorité et ne puissent être remis en question.

Assemblée extraordinaire
En plus de l’assemblée annuelle, la Loi (art. 99) permet aux membres, dans certaines circonstances (à la demande d’au moins 10 % de ceux-ci), et aux administrateurs de convoquer des assemblées extraordinaires, notamment pour régler toute question soulevée par les membres ou les administrateurs. Les administrateurs ont l’obligation de convoquer une telle assemblée, en particulier pour faire adopter des changements à l’acte constitutif ou pour modifier la structure de l’organisation.

Ainsi, une assemblée extraordinaire doit être convoquée pour changer :

* À noter : Contrairement à d’autres changements qui exigent une majorité simple (50 % + 1),  ce type de changements doit être approuvé par au moins 2/3 des voix des membres présents à l’assemblée extraordinaire, en vertu du Code civil.

4.5.5 Distinguer l’ami du membre et du bénévole

Bien qu’en théorie les différents statuts définissant l’adhésion soient précisés dans les règlements généraux, la confusion peut facilement survenir lorsque vient le temps de réaliser une activité engageant l’institution et l’adhérent.

* À noter : Toutes les facettes d’une adhésion au musée sont significatives en ce qui concerne le bénévolat. Celui-ci doit donc être encouragé, comptabilisé et encadré.

Une bonne compréhension de l’adhésion à travers toutes les activités du musée mérite réflexion. L’énoncé de consignes internes connues des employés, qui entrent directement en relation avec le public, s’impose afin de différencier les membres des amis et des bénévoles, et ainsi de mieux diriger leur contribution respective.

4.6 Garantir la stabilité de l’institution à travers l’inévitable changement de dirigeants

Lorsqu’un changement s’impose, que ce soit devant un constat critique du CA envers sa présidence ou sa direction, ou encore devant une situation qui exige une restructuration, un processus équitable et transparent, efficace et rapide doit se mettre en branle.

Ce processus découle d’une démarche diligente d’une ou de l’autre des parties. Dans le meilleur des cas, ce processus sera amorcé lors de rencontres du CA exclusivement liées à l’évaluation de la gouvernance des dirigeants. Ces rencontres doivent être bien préparées et documentées pour faire ultérieurement l’objet de rencontres et de correspondances élargies à toutes les parties concernées.

Normalement, devant une situation qui implique un changement :

En pareil contexte : 

4.7 Prévenir les risques

Le CA de toute institution muséale qui a la responsabilité de collections devrait se doter d’une politique de gestion du risque adoptée en bonne et due forme. Toutefois, que l’institution ait des collections ou non, une telle politique précise le niveau de risque en évaluant le fonctionnement interne et l’organisation par une analyse des processus et une identification des risques. Cette politique vise entre autres à :

* À noter : Afin de positiver l’exercice du CA ou le mandat d’un comité lié à la gestion des risques, le repérage systématique de ceux-ci permet également de trouver des occasions favorables pour le musée. Il appartient ensuite au CA de retenir celles qui s’inscrivent dans les orientations stratégiques ou dans la vision à long terme du musée.

Dans un premier temps, le CA ou le comité ayant le mandat d’examiner les risques potentiels cherchera à évaluer, à identifier ou à modifier à la fois la probabilité que surviennent des événements pouvant avoir un impact négatif sur le musée, comme la nature de l’impact lui-même. Par exemple, un plan de mesures d’urgence, comprenant un volet dédié à la gestion des collections en situation de sinistre, s’avère un exemple concret de politique de gestion de risque qu’il faut par ailleurs communiquer clairement et périodiquement aux membres du personnel.

4.7.1 Régler les cas de conflits d’intérêts et d'abus de confiance

Conflit d’intérêt

« Les administrateurs doivent agir avec loyauté en tout temps. Le devoir de loyauté oblige les administrateurs à éviter rigoureusement tout conflit d’intérêts. Les administrateurs ne peuvent profiter d’une façon quelconque de leur relation avec la société. S’ils le font, ils doivent rendre compte à la société de l’avantage reçu. Les administrateurs ne peuvent se placer en situation où leur devoir d’administrateur entre en conflit avec leurs intérêts ou leurs obligations envers d’autres. »

Jane Burke-Robertson. « Devoirs des administrateurs », Guide à l’intention des administrateurs des sociétés à but non lucratif. Droits, Fonctions et Pratiques, Canada, Industrie Canada, 2002, p. 26.

Conflit d’intérêts
Le risque intrinsèque à la gouvernance concerne au premier chef le conflit d’intérêts ou l’apparence de conflit d’intérêts. Lié à des comportements douteux, contraires aux obligations des administrateurs, il mine la confiance et la solidarité du CA en plus d’avoir des conséquences négatives sur le devenir du musée. Une saine gouvernance tentera toujours d’écarter scrupuleusement ce risque qui, tout comme l’abus de confiance, est à proscrire. À ce sujet, la jurisprudence reste sans équivoque : le conflit d’intérêts est condamnable.

* À noter : En matière de protection, un administrateur qui se retrouve en position de conflit d’intérêts doit déclarer au CA sa position. Dès lors, si le CA accepte sa situation, ce membre ne pourra plus prendre part au vote ni aux discussions. Ces exigences législatives respectées, l’administrateur ne sera pas tenu de rendre compte de l’avantage reçu, même s’il est jugé indu.

L’abus de confiance
Cette forme d’abus s’apparente au conflit d’intérêts dans la mesure où l’honnêteté et la motivation de l’administrateur ou du dirigeant sont en cause. L’abus de confiance survient lorsqu’un dirigeant ou un administrateur n’informe pas l’ensemble du CA de décisions stratégiques qu’il a prises ou dont il a intentionnellement dissimulé l’importance.

4.7.2 Clarifier les rôles et les responsabilités

La direction

« Le directeur général est le pivot central autour duquel tourne tout le dynamisme d’une association. En effet, il est la personne qui sait tout de l’organisation. De par sa position, il travaille étroitement avec le Conseil d’administration [sic] et le président dans leurs rôles respectifs; il connaît les administrateurs et peut compter sur leur disponibilité. De plus, il se trouve au carrefour de l’ensemble des activités de la permanence, que celle-ci soit composée uniquement d’un secrétaire ou comprenne plus de cent (100) employés. Il est souvent la figure dominante chez les membres (et les donateurs), de sorte que c’est vers lui qu’on se tourne lorsque l’on veut « parler au patron » [...] Il en est également l’âme dirigeante. À ce titre, il est en quelque sorte un entrepreneur qui tient à faire croître l’entreprise dont il a la responsabilité. »

Roméo Malenfant. La gouvernance stratégique d’un organisme sans but lucratif, sa dynamique, ses composantes, 5e édition révisée, Saint-Nicolas, Éditions D.P.R.M., 1999, p. 248 et 252.

Une façon éprouvée de prévenir les risques à la base demeure la clarification des rôles et des responsabilités des deux composantes servant de piliers à l’institution muséale, soit le CA et la DG, tout comme les interrelations existant entre eux.

Œuvrant en complémentarité, le CA et la DG doivent bien comprendre les limites de leurs responsabilités respectives. La DG informe le CA de l’élaboration des politiques, voit à leur mise en œuvre, énonce les principes directeurs et assume la responsabilité de la gestion quotidienne du musée.

Les administrateurs devraient attendre de la DG que celle-ci :

4.7.3 Établir la nature de la relation entre le conseil d’administration et le personnel

Le CA doit veiller à ce que les responsabilités quotidiennes de la préservation des collections, de l’accès du public, de la mise en œuvre de la programmation, incluant les services éducatifs, et d’autres fonctions soient déléguées à des employés correctement formés et en nombre suffisant. Toutefois, le CA ne traite directement qu’avec la DG, qui est responsable de l’engagement, de la formation et de l’évaluation des employés et des bénévoles, conformément à des politiques établies.

Bien que la gestion courante incombe aux employés, il peut être pertinent de donner aux administrateurs et aux membres du personnel l’occasion d’échanger, par exemple en invitant des employés à faire des présentations lors des réunions du CA.

4.7.4 Renforcer la collaboration entre le conseil d’administration et la direction générale

Œuvrer de concert

« Le président est une émanation du conseil d’administration qui l’a élu. Le directeur général relève également du conseil d’administration qui l’a choisi pour devenir son principal gestionnaire, son mandataire dans l’accomplissement des tâches essentielles à la réalisation de la mission de l’organisation.

L’un et l’autre ont le devoir de travailler ensemble. L’un n’est pas le subordonné de l’autre sous prétexte que l’un est bénévole et l’autre rémunéré. L’un et l’autre ont un rôle essentiel à jouer, rôle qu’ils ne peuvent assumer sans la complicité, le partenariat de l’autre. C’est, dans une certaine mesure, grâce à eux que les résultats se réalisent.

La dynamique entre les deux fait que l’un et l’autre participent à l’élaboration de la vision de l’organisation. »

Roméo Malenfant. La gouvernance stratégique d’un organisme sans but lucratif, sa dynamique, ses composantes, 5e édition révisée, Saint-Nicolas, Éditions D.P.R.M., 1999, p. 154.

Différents modèles de gestion définissent les rôles et responsabilités de chacun. Le plus usuel consiste en une gestion traditionnelle où le CA dirige et supervise les opérations par le truchement de comités, mais délègue les fonctions de gestion à la DG. Dans ce modèle de gestion commun aux musées, la présidence supervise les activités du CA.

Pour sa part, la DG, en tant que mandataire choisie par le CA, gère le personnel, étant la seule à avoir ces prérogatives en la matière. Cependant, elle ne peut ignorer son statut de subordination au CA, tout en sachant que l’inverse est impossible.

Par conséquent, le CA doit considérer le recrutement de la DG comme une responsabilité de premier ordre, voire sa raison d’être. Ce choix vise à assurer la continuité et la stabilité à long terme qui seront garantes de la progression de l’identité même du musée.

En ce sens, la DG, semblable à un alter ego du CA tout en lui étant dépendante, donne le ton lorsqu’il y a un problème. C’est vers elle que l’on se tourne, notamment en ce qui a trait à la déontologie muséale. Le devoir du CA, consiste à donner force et mobilité à la DG, tout en l’encadrant et en l’évaluant.

4.7.5 Se préoccuper des zones d’incertitude

Un CA et une DG qui ne s’efforcent pas de réfléchir à la gouvernance et qui n’élaborent pas des politiques communes risquent d’errer et, probablement malgré eux, de laisser l’abus se frayer un chemin.

Dans un tel contexte de risque potentiel, tout processus d’évaluation ou d’auto-évaluation serait susceptible de glisser dans l’arbitraire et d’avoir très peu de prise sur la réalité, voire de crédibilité, pour l’une ou l’autre des parties. Même la tenue ou la qualité des réunions du CA risque d’être perturbée.

Tous les éléments se verraient alors réunis pour qu’une crise appréhendée dégénère en conflit et prenne des proportions très dommageables.

C’est pourquoi, malgré la compréhension mutuelle des prérogatives de chacune des parties, rien ne doit être tenu pour acquis. Les dirigeants devraient examiner, régulièrement, leur gouvernance, sans éluder les problèmes, sans ménager les susceptibilités inappropriées. En outre, même s’il n’y a rien à corriger, le fait de réaffirmer des règles et des politiques qui permettent d’éviter les zones d’incertitude et qui assurent l’efficacité du CA s’avère un exercice pertinent.

4.7.6 Se soucier de la cohérence entre des textes réglementaires et contractuels

Pour éviter que la DG préside et que la présidence dirige, plusieurs outils administratifs garantissent une bonne répartition des rôles et des responsabilités.

Si la diligence du CA doit s’incarner dans la gouvernance, c’est bien dans le domaine législatif, puisque la responsabilité d’élaborer des documents constitutifs lui incombe. À la base, la définition des rôles tient dans des documents de référence servant de prélude à tout recrutement de ressources humaines : des règlements généraux qui précisent les responsabilités des administrateurs et de la DG.

Par ailleurs, un contrat en bonne et due forme, incluant une description de tâches, une liste des objectifs à atteindre et le mode d’évaluation, lie la DG et le CA. Les administrateurs doivent veiller à la cohérence des documents administratifs afin qu’ils reflètent adéquatement les règles en vigueur. Plus ces documents seront précis, moins il y aura de risque de confusion dans le partage des rôles et des responsabilités. Tout écrit, notamment concernant l’évaluation de la DG, gagne à être réalisé avec célérité.

Prenant appui sur les mêmes sources, la dialectique que forme cette suite d’actions devra être logique et refléter le plus fidèlement possible les différents échanges entre le CA et la DG.

4.7.7 Mettre en œuvre des politiques pour augmenter son efficience

Le but de politiques d’encadrement est simple : éviter la confusion qui dégénère en crise, larvée ou non, laquelle peut dégénérer en conflit ouvert. Une bonne politique peut tenir en une ou deux pages, mais une fois adoptée, les doutes et les flous se dissipent. Le risque ainsi écarté permettra de jeter du leste, d’améliorer la gestion quotidienne et de favoriser une productivité cohérente, assurant du même coup l’efficacité et l’efficience des ressources. La précision des rôles et des responsabilités de chacun des pôles de gouvernance fait aussi en sorte de donner les coudées franches à la DG et de faciliter son champ d’action.

Attention! Si toute action du musée fera ultérieurement l’objet d’une reddition de comptes, toutes les actions quotidiennes n’exigent pas une autorisation au préalable.

* À noter : Un flou administratif ou un contrôle excessif du CA doit être évité tout comme l’imposition d’un carcan décisionnel ou des demandes d’approbation préalable à répétition. La proactivité de la DG doit en effet être considérée comme stratégique par les administrateurs.

Une gouvernance pragmatique a aussi pour conséquence de sélectionner les véritables enjeux et les principales questions à délibérer lors des réunions du CA. Elle permet également d’asseoir l’évaluation et l’auto-évaluation des parties sur des critères objectifs.

* À noter : Si la répartition des rôles et des responsabilités est incomplète et l’action posée à l’égard d’une situation s’avère inappropriée, il faut agir avec diligence plutôt que chercher à blâmer un tiers, en donnant le bénéfice du doute à la partie impliquée et en sachant tirer profit de cette expérience.

La meilleure garantie pour favoriser la clémence dans les relations des dirigeants repose dans le respect mutuel. Une forme de souplesse intellectuelle permet à la fois de déconstruire ses perceptions en écoutant d’autres points de vue, tout en exerçant son jugement pour arriver à une nouvelle compréhension des dossiers, à une volonté de poser des questions parfois difficiles et d’y répondre puis de regarder en face les problèmes de chevauchement lorsqu’ils se posent.

4.7.8 Exemples de dysfonctionnement à la direction générale

Un scénario possible présente une DG qui élague l’ordre du jour des réunions du CA pour se donner le maximum de latitude ou l’apparence d’un plein contrôle des opérations courantes. Certaines directions iront jusqu’à manipuler, par différents subterfuges, l’ordre du jour pour faire en sorte que les points les plus importants passent sans que de véritables discussions aient lieu. Il s’agit alors d’un abus de confiance de la part de la DG (voir 4.7.1.).

Cette tendance à réduire considérablement le rôle du CA en le rendant myope découle souvent du fait de vouloir agir seul sans avoir de comptes à rendre, comme si le travail avec le CA était une corvée, un fardeau. Une telle attitude peut devenir le prélude à des distorsions réelles dans l’organigramme, à des relations tendues entre le CA, la direction et le personnel, voire à de l’insubordination. 

Elle est également symptomatique d’une possible tendance de la DG à dissimuler des entorses à la déontologie, voire à procéder à des manipulations comptables et à fausser les outils de gestion du CA.

* À noter : Un tel héliocentrisme ou autarcie d’une DG constitue l’un des principaux pièges tendus au CA qui doit s’aguerrir de prévoyance et de prévenance dans ses rôles et responsabilités. Aucune institution ne doit être le fait d’une seule personne, aussi compétente soit-elle. 

4.7.9 Exemples de dysfonctionnement à la présidence

L’ingérence de la présidence ou d’un comité trop « exécutif » dans les prérogatives de la DG est une autre facette reconnue d’une gouvernance déficiente.

Si l’avantage d’initié dont jouit la DG en étant sur le terrain peut représenter un risque favorisant l’abus de confiance, le lien de dépendance de la DG envers le CA peut, quant à lui, engendrer de l’ingérence. Celle-ci par ailleurs s’apparente à un abus d’autorité et traduit un lien hiérarchique inadéquat.

Si le CA ne tend pas à s’autoévaluer convenablement et à définir les rôles efficacement, la DG n’aura d’autre recours que de faire valoir ses prérogatives, d’abord à la présidence, toujours avec diligence et rigueur.

Si la présidence ou le comité exécutif persiste à s’ingérer dans les affaires de la direction ou à exercer un contrôle indu, le préjudice peut être tout aussi grave que l’abus de confiance.

* À noter : Des règles de gouvernance à la défaveur de l’ingérence du CA dans les prérogatives de la DG et de son évaluation peuvent faire l’objet d’un article dans les règlements généraux, ainsi libellé. « Tout administrateur désirant postuler à la direction générale ou à un poste rémunéré, ou non, dans le musée, doit démissionner du conseil d'administration longtemps avant de se porter candidat ».

4.8 Savoir apprécier le rendement du conseil d’administration et de la direction générale

L’appréciation du rendement du CA, des comités et des dirigeants peut se faire par des évaluations en bonne et due forme. Pour le CA :

Le bon fonctionnement du CA devra également être scruté sous l’angle de :

Outil 9 : Exemple de liste de vérification pour le CA (Fichier Word)

L’évaluation de la direction générale
Les responsabilités de gérance du CA comprennent aussi l’évaluation de la performance de la DG. Cette évaluation peut se faire de différentes façons, soit une évaluation par :

Évaluer le rendement de la DG peut s’avérer une tâche difficile à objectiver. C’est pourquoi il faut d’abord tenir compte du rendement général du musée et de celui de la direction. Par la suite, il est possible d’évaluer le rendement par objectifs. Ceux-ci auront préalablement été transmis à la DG lors d’une évaluation précédente. La description de tâches constitue également un outil pratique pour évaluer le rendement de la DG. L'outil 1 peut aider à bien définir cette description de tâches. L’évaluation est un moment propice entre la présidence et la DG pour une rétroaction et une discussion ouverte sur le rendement. Il faut aussi aborder le style de gestion et la conformité de celle-ci avec les politiques du musée afin d’éviter tout malentendu.

Si une évaluation annuelle est d’usage, elle devra dans certains cas être continue et jalonnée de rencontres d’étape. L’évaluation devrait se terminer par une lettre résumant les discussions et les éléments de l’évaluation de la DG.

* À noter : L’évaluation de la DG est placée, avant tout, sous le signe de la continuité, mais en cas de problème, l’évaluation sera un prélude, équitable et efficace, à un remplacement rendu nécessaire. Advenant que le CA décide de ne pas renouveler le mandat de la DG, il pourrait également devoir réévaluer ses propres aptitudes à recruter adéquatement du personnel-cadre.

5 Conclusion : les questions qu'il faut se poser

Subséquemment à tout ce qui précède, une structure de gouvernance adéquate passe notamment par :

Et d’un point de vue légal, le CA est imputable :

Ainsi, la conformité légale et la cohérence logique de toute action posée en regard de la mission, des valeurs et de la vision de l’institution, la transparence, la diligence raisonnable, l’engagement, la collégialité et la répartition efficace des rôles et des responsabilités, sont autant de principes fondamentaux d’une saine gouvernance. Le défi pour les dirigeants est donc d’approfondir leurs connaissances en matière de gouvernance et de se rallier à un examen attentif des enjeux qui la caractérisent en milieu muséal. L’objectif consiste à parvenir à implanter et à maintenir des pratiques exemplaires.

Finalement, voici quelques questions qui peuvent nourrir la réflexion des administrateurs de musée et guider leurs actions :

À ces questions liées au musée peuvent s’en ajouter d’autres, plus personnelles :

La trame de fond sur laquelle reposent ces interrogations montre bien le rôle crucial que jouent les administrateurs. À la fois ambassadeurs et responsables du musée qu’ils choisissent de soutenir, ils ont un mandat complexe qui, au-delà de la bonne volonté, exige connaissances et engagement. Les grands principes de gouvernance et leur application en milieu muséal constituent donc des balises essentielles à partir desquelles ils doivent travailler pour assurer la bonne marche des musées.

En terminant, nous espérons que ce guide saura nourrir la réflexion et accompagner les différents acteurs concernés par la gouvernance des institutions muséales, en les aidant tant dans leurs actions s’échelonnant sur une base régulière en cours d’année que dans leurs actions de planification stratégique à plus long terme.

Que toutes les personnes ayant de près ou de loin contribué à cette publication soient sincèrement remerciées.

6 Lexique

Ce lexique présente, par ordre alphabétique, les principaux termes suivis d’une définition précisant le sens qui leur a été attribué dans le présent guide.

Administrateur :Personne élue par les membres qui est responsable de la gestion d'un organisme en tant que membre du conseil d'administration. (GDT)

Collégialité : Direction d'une entreprise, de travaux, assurée en commun par plusieurs personnes. (GDT)

Conseil d’administration (CA) : Groupe de personnes à qui incombe la responsabilité d'orienter la gestion d'un organisme sans but lucratif. (GDT)

Comité exécutif (ce) : Bien que, selon le GDT, le terme « exécutif » soit réservé à l’administration publique ou fasse référence à la mise en œuvre de lois et à leur exécution, il est couramment utilisé en milieu muséal pour différencier les membres du CA ayant un titre (président, vice-président, secrétaire, trésorier) des autres administrateurs.

Conflit d'intérêts : Existence d'un intérêt privé ou personnel qui entraîne une contradiction de principe dans une situation professionnelle, et qui nuit - ou semble nuire - à l'objectivité de la prise de décision. (ICOM)

Diligence : Soin attentif, rapide et sans délai, qu'une personne doit apporter dans l'accomplissement de ses obligations. (GDT)

Diligence raisonnable : Degré de prudence, d'activité, de réaction et d'attention auquel on peut à bon droit s'attendre de la part d'une personne raisonnable et prudente et dont fait preuve cette personne dans une situation donnée. La mesure de la diligence raisonnable doit tenir compte du coût de l'élimination du risque. (GDT)

Directeur général : Personne habituellement choisie par les membres du conseil d'administration d'une société qui répond, par délégation, de la marche de cette société. (GDT)

Gestionnaire : Personne responsable de planifier, d'organiser, de diriger et de contrôler le travail effectué par un groupe de personnes en vue de réaliser un ou des objectifs. (GDT)

Gouvernance : Organisation du pouvoir à la tête d'une [institution], qui repose sur un ensemble de structures et de règles internes régissant les relations entre la direction, le conseil d'administration […] et les autres parties prenantes, de même que les droits et responsabilités de chacun, dans la conduite et le contrôle des affaires de [l’institution], et définissant les objectifs à poursuivre, conformes aux intérêts de [l’institution] et de ses parties prenantes, et les moyens que l'on se donne pour les atteindre et assurer le suivi des activités et des résultats.
© Institut Canadien des Comptables Agréés, 2006. Article tiré du Dictionnaire de la comptabilité et de la gestion financière, version 1.2, reproduit sous licence.  (GDT)

Fiduciaire : Personne chargée de garder et d'administrer des biens appartenant à un ou à des tiers. (GDT)

Mandataire : Personne physique ou morale à qui est confié le mandat d'agir au nom d'une autre personne, appelée mandant ou mandante, ou encore de la représenter. (GDT)

Mission : Champ d'activité fondamental d'une organisation qui constitue sa raison d'être. (GDT)

Obligation de rendre compte : La responsabilité d'une fondation ou d'un organisme de diffuser publiquement de l'information concernant ses activités, plus particulièrement pour justifier ses activités financières et les décisions qui y sont liées. (Fondations philanthropiques Canada)

Organisation SANS but lucratif : Organe juridiquement établi, représenté par une personne morale ou physique, dont les revenus (y compris tout excédent ou bénéfice) servent au seul et unique profit de cet organe et de son fonctionnement. (ICOM)

Transparence : Qualité d'une organisation qui informe le public sur son fonctionnement, ses pratiques, ses intentions, ses objectifs et ses résultats. (GDT)

Vision : Image d'une organisation projetée dans l'avenir telle qu'elle est souhaitée. (GDT)

GDT : Grand dictionnaire terminologique de l’Office de la langue française du Québec [En ligne] http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca
Fondations philanthropiques Canada [En ligne] http://pfc.ca/fr/ressources/glossaire/

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