Rédiger des politiques d’acquisition et d’aliénation en milieu muséal

Les guides électroniques de la SMQ

 

9.11 Critères d'évaluation

Cette section n'est pas pertinente si l'institution muséale ne fait pas d'aliénation volontaire.

Essentiels pour justifier les propositions d'aliénation, des critères d'évaluation doivent encadrer le travail du comité ayant la responsabilité de recommander le retrait d'un objet des collections 17. Ces critères permettent de motiver la cession d'un objet en tenant compte de différents facteurs, par exemple :

  • sa pertinence par rapport à la mission de l'institution;
  • son contexte d'acquisition;
  • son état de conservation;
  • la capacité à le restaurer s'il est endommagé;
  • la surreprésentation d'objets semblables dans la collection;
  • la sécurité des personnes qui le manipulent;
  • les risques de contamination qu'il peut causer.

Le manque d'espace de réserve, une occasion de vente lucrative ou la possibilité de remplacer un objet par un autre ne sont pas des critères valables.

S'il y a lieu, on peut évoquer les intentions du musée d'aliéner certains types d'objet pour des raisons éthiques par exemple (objets sacrés, restes humains), ou certaines collections ne correspondant plus à sa mission.

EXTRAIT – Politique de gestion des collections, Musée d'art contemporain des Laurentides, 2013, rév. 2014, p. 23

[Critères d'évaluation]

2.2 État de conservation

2.2.1 L'œuvre montre des signes de dégradation, de détérioration, d'infestation qui rend sa restauration impossible.

2.3 Attribution erronée

2.3.1 L'œuvre a été faussement attribuée à un artiste.

2.4 Faux renseignements

2.4.1 De nouveaux renseignements viennent mettre en doute la légitimité de la présence de l'œuvre à l'intérieur de la collection.

2.5 Pertinence en fonction du mandat

2.5.1 L'œuvre ne cadre plus avec la mission ou avec le champ de collectionnement du Musée.

2.6 Sécurité des personnes et des collections

2.6.1 L'œuvre met en péril d'autres œuvres de la collection ou porte atteinte à la sécurité des personnes lors de son exposition, de sa manipulation ou de sa mise en réserve.

 

EXTRAIT – Politique de gestion des collections, Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2010, p. 13-14

Critères d'élagage

L'élagage est généralement fait par l'archéologue responsable d'une fouille avant que la collection archéologique du site fouillé soit officiellement remise à l'institution qui en assurera la conservation.

Si ce travail n'a pas été entièrement fait, si des données nouvelles ont modifié le contexte ou si la condition physique de l'objet l'exige, le Musée peut procéder à l'élagage des collections qu'il conserve, soit à titre de propriétaire ou soit à titre de dépositaire de collections privées. Cependant, à titre de dépositaire de collections archéologiques municipales ou publiques/institutionnelles, le Musée pourra procéder à l'élagage, en respect des procédures établies, après avoir consulté le propriétaire de la collection.

Avant de procéder à l'élagage d'échantillons, le Musée doit :

  • avoir établi la quantité minimale d'une matière échantillonnée devant servir aux analyses scientifiques;
  • avoir établi que la durée de vie utile d'un échantillon est terminée;
  • avoir constaté l'absence de contexte nécessaire à l'élaboration d'une problématique d'analyse scientifique.

Avant de procéder à l'élagage de fragments et d'objets, le Musée doit :

  • avoir établi, sur une base réaliste et à la suite d'une analyse scientifique, un échantillonnage des artefacts et écofacts essentiels à l'évolution des connaissances;
  • avoir établi que l'objet ou la collection présente un état irrémédiable de dégradation;
  • avoir établi qu'un objet ou une collection présenterait des dangers pour la santé humaine ou porterait un préjudice aux autres objets de la collection.
 
17.
Pour aider à définir des critères d'évaluation, consulter Élaborer une politique de gestion des collections – guide pratique (pages 12-13).
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